
La Fédération ANEF a été auditionnée jeudi 15 février 2018 par la Commission des Affaires Sociales présidée par Madame Brigitte BOURGUIGNON, Présidente et Madame Delphine BAGARRY, députée des Alpes-de-Haute-Provence (1ère circonscription). L’ANEF du Puy de Dôme et l’ANEF de la Loire ont chacune présenté l’organisation des dispositifs répondant à la problématique des jeunes majeurs (18/21 ans) accueillis durant leur minorité dans des établissements d’hébergement de l’Aide Sociale à l’Enfance.
Il s’agissait d’apporter une expertise technique, de repérer les difficultés rencontrées par les jeunes comme par les associations, de dégager des bonnes pratiques à travers les choix opérés par nos deux ANEF et de faire des propositions.
L’ANEF Loire a beaucoup insisté sur le rôle majeur de la Prévention Spécialisée qui, seule, reste en contact et accompagne des jeunes 18/25 ans qui n’accèdent à aucun dispositif de droit commun.
Notre association remercie le Département, la DDCS (Direction Départementale de la Cohésion Sociale) et le SIAO (Service Intégré d’Accueil et d’Orientation) qui, en nous accordant leur confiance, contribuent à la réussite de notre organisation spécifique au service de ces publics : l’Unité Jeunes Majeurs rattachée au Pôle Insertion Adultes.
La question des jeunes majeurs
Le devenir des jeunes arrivant à l’âge adulte est une préoccupation majeure des acteurs publics et associatifs œuvrant dans le champ de la Protection de l’Enfance, tant au niveau national qu’européen. Plusieurs enquêtes ont étudié ce passage à l’âge adulte plus long et différé pour les jeunes de la population générale et ont alerté sur les difficultés accrues pour les jeunes sortant des dispositifs de Protection de l’Enfance. Sans vouloir être exhaustifs, nous nous sommes appuyés sur le rapport de l’ONED (Observatoire National de l’Enfance en Danger) du 05/12/2009, et sur une recherche de la MRIE (Mission Régionale d’Information sur l’Exclusion) réalisée entre 2012 et 2014.
Il semble important de rappeler que la transition à l’âge adulte est un processus complexe et de plus en plus long. Les jeunes adultes, dans la population en général, restent en moyenne chez leurs parents jusqu’à 23 ans et prennent leur indépendance financière à 25 ans. Ils passent graduellement à l’âge adulte, et c’est un processus réversible fait d’allers et retours. Par ailleurs, nos représentations de l’âge adulte doivent évoluer. Il n’est pas seulement attendu d’un adulte une indépendance financière, mais aussi une autonomisation relationnelle et identitaire.
Dans ce contexte qu’en est-il des jeunes issus de la protection de l’enfance ?
En conclusion, l’adossement à un pôle chargé de la mission d’inclusion sociale des publics en difficultés, proposant des réponses en termes d’hébergement et de logement, adaptées aux situations des jeunes majeurs, permet d’organiser et co-construire avec chacun d’eux des solutions pérennes. Il s’agit bien d’éviter la rue, la reproduction de ruptures dans leur parcours. Pour certains, l’accompagnement ne peut prendre fin à 20 ans et il doit pouvoir se poursuivre autrement. Les dispositifs de ce Pôle Insertion Adultes sont au services de ces jeunes, mobilisables si besoin. La DDSC, le SIAO et le Département, en accordant leur confiance à l’association contribuent à la réussite de cette organisation au service de ces publics.